Le don de lait maternel est essentiel pour soigner nos tout-petits

Le petit-neveu de la Dre O’Connor, né à 26 semaines

Au Canada, environ 2 % des nourrissons naissent avant 32 semaines de gestation avec un poids inférieur à 1 500 grammes, soit 3,3 livres. Ces nourrissons très prématurés ont souvent des problèmes de santé majeurs, notamment la difficulté à prendre du poids et à combattre les infections.

La Dre Deborah O’Connor a consacré sa carrière à la transformation de la nutrition infantile au Canada, en mettant l’accent sur l’amélioration de la santé des nourrissons vulnérables grâce au lait maternel.

Lorsque les bébés naissent très prématurément, leur mère est souvent incapable de produire assez de lait. Ces bébés ont donc besoin d’un supplément nutritionnel. Pour déterminer le meilleur supplément, la Dre O’Connor a mené un essai contrôlé randomisé comparant le lait maternisé au lait de donneuses et constaté une réduction de 50 % de l’entérocolite nécrosante, un problème intestinal mettant la vie en danger, chez les nourrissons qui ont reçu un supplément de lait de donneuses.

« Chaque mère voudrait que son bébé très prématuré reçoive du lait de donneuses en supplément », affirme la Dre O’Connor.

Le petit-neveu de la Dre O’Connor, aujourd’hui un petit garçon en bonne santé

Afin de mettre du lait de donneuses à la disposition des bébés qui en ont besoin, la Dre O’Connor et ses collègues ont contribué à créer la plus grande banque de lait maternel au Canada, soit la banque ontarienne Rogers Hixon, qui recueille, pasteurise et fournit du lait de donneuses à 50 unités de soins néonataux intensifs en Ontario et dans les provinces de l’Atlantique. Depuis sa création en 2011, elle a distribué plus de 2,5 millions d’onces de lait donné.

Pour garantir la sécurité des nourrissons vulnérables, le lait de donneuses doit être pasteurisé afin d’éliminer les bactéries et virus nocifs. Or, la chaleur générée par le processus de pasteurisation élimine aussi de nombreux nutriments et composants immunologiques dont la présence dans le lait de donneuses serait bénéfique.

Par exemple, bien qu’il soit démontré que le lait non traité d’une mère réduit la septicémie et améliore le neurodéveloppement, ce n’est pas le cas du lait de donneuses pasteurisé.

Dans l’espoir de préserver les bienfaits du lait maternel tout en éliminant les bactéries dangereuses, la Dre O’Connor étudie maintenant, avec ses collègues des sciences laitières, des banques de lait et de la néonatologie, la possibilité de traiter le lait de donneuses au moyen d’un procédé par haute pression qui ne génère pas de chaleur, procédé déjà utilisé pour certains jus canadiens.

L’équipe pense que cette nouvelle méthode aidera les bébés prématurés à mieux grandir, à s’épanouir et à vivre en santé. « Nous faisons entrer la transformation du lait de donneuses dans le XXIe siècle », ajoute la Dre O’Connor.

En bref

L’enjeu

Au Canada, 70 % des bébés nés bien avant terme, c’est-à-dire très prématurés, ont besoin d’un supplément au lait de leur mère pour favoriser leur santé intestinale, satisfaire leurs besoins nutritionnels et les aider à grandir.

La recherche

Grâce au financement des IRSC, la Dre Deborah O’Connor et ses collègues ont contribué à la mise sur pied de la plus importante banque de lait maternel du Canada, et leurs travaux en cours visent à faire en sorte que les bébés prématurés tirent le meilleur parti possible des suppléments qu’apporte le lait de donneuses.

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